Une petite année, une année-fusée, une année de celles qui changent toute votre vie.
Si on m'avait dit, et bah j'aurais pas cru.
Et pourtant...
Aujourd'hui, je suis devenue auto entrepreneur en freelance, je commence ma vie de petite chef d'entreprise.
C'est tellement fou, que je n'arrive pas à y croire moi-même.
Pour vous raconter comment j'en suis arrivée là, on va commencer par planter le décor...
Je n'ai jamais eu de talent artistique quelconque (sauf pour faire tourner ma maman en bourrique, mais ça paie pas les factures héhé). J'ai fait un BTS Management des Unités Commerciales, et j'ai découvert le nail art à la fin de ma première année, en traînant sur Tumblr.
Étant en stage/CDD chez Lancel durant ma deuxième année, la présentation était très importante. Je me peinturlurais allègrement la cuticule des couleurs autorisées dans le dress-code, et j'étais contente. Mes draps étaient pleins de traces de vernis (ah, pauvre de moi qui ne connaissait pas le top coat accélérateur de séchage), je soufflais sur mes ongles pour les faire sécher plus vite, je les limais en faisant de grands allers-retours avec ma lime... Mais surtout je lisais des tonnes et des tonnes de tutos sur Internet, regardais des heures de vidéos, et passais au moins dix fois ce temps à m'entraîner pour m'améliorer. Mes week-ends étaient rythmés par l'alternance de bleu, vert, violet, fleurs, cœurs et autres chatons sur mes ongles !
Je crois que tous ces efforts fournis le soir devant la télé ont fini par se faire remarquer, et mes copines ont commencé à me demander de leur faire des manucures.
Peindre ses ongles correctement, c'est quelque chose, peindre les ongles des autres correctement, c'en est encore une autre... Pas découragée pour un sou, j'ai continué à m'entraîner, à acheter plein de nouveaux vernis, et à partager des photos de mes petites créations sur Facebook et Twitter.
Va savoir pourquoi, mes contacts m'ont demandé des dizaines de fois pourquoi est-ce que je n'ouvrais pas un blog. Un blog, moi ? Pffff. Il y en a déjà des centaines, qu'est ce que je vais bien pouvoir apporter de plus que les autres ?
Quelques mois plus tard, la question ne se posait plus : j'avais besoin de partager plus. Besoin d'écrire plus, de raconter une histoire, donner mon avis, échanger plus que de simples tweets.
"Le blog de Souchka" est né le 10 septembre 2012, porté par mon enthousiasme et celui de tous ceux et celles qui m'ont aidée à le construire pour qu'il soit présentable, et aidée à le faire connaître en en parlant à leurs propres communautés.
À peu près au même moment, j'effectuais ma rentrée en classe de DEESMA (Diplôme Européen d'Études Supérieures en Marketing), en travaillant en alternance en tant qu'assistante administration des ventes/logistique pour un éditeur d'objets pour la maison français.
J'ai travaillé pour la première fois sur un événement nail art ce même mois. C'était pour la marque
Vans, dans le plus grand magasin streetwear de Paris, autant dire que j'avais la méga pression !
Je me suis inscrite au régime des auto-entrepreneurs afin de pouvoir
facturer mes prestations en toute légalité, et c'était parti pour la
grande aventure !
Quelques temps après, j'ai été contactée par une personne du marketing de chez Bourjois qui avait besoin des services d'une nail artist sur un shooting photo. J'ai fait 5 arrêts cardiaques consécutifs je crois, et j'ai relu 15 fois
l'e-mail pour être sûre qu'elle s'adressait bien à moi ahahah !
J'avais la chance d'être en alternance dans une entreprise à taille humaine, et
d'avoir un boss sympa qui me laissait poser des jours de congés payés
lorsque j'avais besoin de bosser en tant que nail artist, donc j'ai réussi à concilier ma vie de salariée et mes premières missions de freelance.
Je n'ai quasiment pas dormi la veille de
ce premier shooting. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas être à ma place, peur de décevoir. Comment allais-je pouvoir proposer un travail de qualité suffisante alors que je n'ai pas de diplôme d'esthétique ou de manucure ?
Pour un grand plongeon, cela a été un vrai grand plongeon.
J'ai découvert les coulisses des images publicitaires, l'ambiance du studio photo, les échanges d'avis sur les produits/les photos... Je ne savais pas trop où était réellement ma place au milieu de tout ça, j'avais tellement peur de mal faire les choses et qu'on me dise "mais qu'est ce que tu fais là, en fait ???". J'ai commencé la journée en faisant de mon mieux le travail qu'on me demandait, angoissée à l'idée que ce ne soit pas suffisamment parfait, et en restant en retrait pendant le shoot.
Heureusement, les filles de chez Bourjois sont vraiment adorables et elles m'ont invitée à les rejoindre, à donner mon avis sur les photos que nous voyions à l'écran, le choix des accessoires...
J'étais ravie que mes conseils soient écoutés et pris en compte dans les décisions finales ! Mon rôle de prestataire de service ne s'arrête finalement pas à la pose du vernis, et j'ai pu proposer des idées qui ont été gardées pour les visuels. C'était très gratifiant, et je suis repartie du studio photo avec un sourire béat et un goût de "pas assez" : j'avais vraiment trouvé ma voie.
Quelques jours après, les personnes avec qui j'avais travaillé m'ont dit qu'elles avaient été ravies de mon travail, et qu'il n'avait quasiment pas nécessité de retouches par le photographe. J'étais très heureuse d'avoir ce retour, et cela m'a aidée à prendre confiance en moi et en mes compétences d'autodidacte.
Les projets se sont enchaînés les uns après les autres, doucement au début, de plus en plus rapidement par la suite...
J'allais à l'école/en entreprise de jour, je bossais sur mon blog et sur mes projets professionnels la nuit.
Je ne vais pas vous mentir et vous dire que cela a été super facile et toujours une partie de plaisir.
J'ai travaillé dur, sans jamais me démotiver. Mes nuits étaient courtes, mes week-ends servaient à profiter de la lumière du jour pour faire un maximum de photos pour le blog, bosser sur des événements grand public et conserver une vie sociale avec mes proches.
En février, mon corps a dit "stop", j'ai été en arrêt de travail, presque incapable de marcher correctement. Du fond de mon canapé, j'ai pris conscience du fait qu'il était important que je me ménage un peu, car je n'allais pas pouvoir tenir ce rythme très longtemps !
La fin de mon CDD en alternance arrivant fin juillet, je crois que je ne me suis pas posé une seule seconde la question de poursuivre mes études ou de continuer sur mon projet professionnel solo.
C'était une évidence.
C'était MON moment, la chance à ne pas rater sous peine de le regretter toute ma vie.
Et puis, si j'échoue ? Je n'ai que 23 ans. Je trouverai autre chose à faire.
Mais au moins, j'aurais eu le mérite d'essayer et de tout donner pour réussir.
Je me suis accordé de belles vacances durant le mois d'août, histoire de recharger les batteries et d'entamer cette année décisive pleine de courage et de motivation.
Cela fait maintenant un peu plus de 2 semaines que je suis mon propre patron, et... Je n'ai jamais été plus heureuse qu'aujourd'hui.
Chaque jour m'apporte son lot de bonnes nouvelles et j'ai plein de jolis projets que j'ai hâte de partager avec vous.
Je savoure cette nouvelle vie et tous ces petits détails qui font toute la différence : pouvoir organiser mon emploi du temps comme je le souhaite, lire mes mails en pyjama le matin en sirotant une tasse de thé, écouter la musique qui me chante (en chantant), ne pas avoir à subir les heures de pointe dans le métro...
Je suis très consciente que le fait d'être freelance vient aussi avec ses inconvénients, mais rien n'est jamais tout blanc ni tout noir, n'est ce pas ? C'est une question d'équilibre.
Finalement, être auto-entrepreneur, c'est pour moi presque comme une évidence.
Je suis prête à accepter les défis car je crois que lorsqu'on trouve le métier qui nous fait lever avec un grand sourire tous les matins, il faut faire tout ce qu'il est possible de faire pour le garder le plus précieusement du monde. C'est une constante remise en question de soi, il y a beaucoup de
doutes, de peur bien sûr car on ne sait jamais de quoi demain sera fait, mais tellement de bonheur à chaque petite
marche grimpée... Je suis conscience de la chance que j'ai de vous avoir, vous qui me donnez du courage avec vos gentils mots, et votre présence. Je vous aime si fort !
J'ai eu la chance d'avoir l'appui de dizaines de personnes fabuleuses qui m'ont aidée chacune à leur façon à faire vivre mon projet, et je n'aurai jamais assez de mots pour leur dire combien je leur en suis reconnaissante : Dominique, Jennifer, Cristina, Lauris, Fred, Frédérique, Gilles, Gerhard, Lucile, Hélène(s), Rémy, Samantha, Pascal, Margot, Natacha(s), Sarah(s), Samuel, Géraldine, Delphine, Anne-Lise, Jessica(s), Célina, Stéphanie(s), Lili, Anael, Carine, Mathieu, Marie, François, Hanaé, Camille-Élisa, Marie-Léa...
Je retrousse les manches, maintenant c'est moi l'patron et je ne suis qu'au début de la route !
Je crois qu'on ne peut jamais dire qu'on est "arrivés" et qu'avoir sa
propre entreprise, c'est un travail qui ne s'arrête jamais... et j'espère ne jamais m'arrêter.
Je vous envoie tout mon amour ❤